Traduction à partir du livre « El caballo y su doma » d’Alfonso Porras Maestre
Qui est Alfonso Porras Maestre ?
Alfonso Porras Maestre est né le 30 juillet 1923 à Lucena
dans la province de Cordoba en Espagne où il est également mort le 26 mai 1988.
C’était un cavalier de renom mais également un torero de Lucena. Son amour et
son dévouement durant quarante ans, ont fait de lui une référence dans le monde
de l’équitation espagnole, en particulier dans le dressage de haute école.
Avec lui, commença la saga dite « Porras », il
transmettra à ses enfants et petits enfants,
l’amour et le talent dans le domaine équestre.
Il a créé sa
propre école d’équitation à Lucena dans les années 50 qui est depuis très
célèbre et très prisée. Dans cette école, Alfonso Porras Maestre a
débourré et dressé ses propres chevaux pour lui et son fils Pepe mais aussi
pour différents toreros et pour de nombreux fans.
Il est l’auteur du livre “El caballo y su doma” (Le cheval
et son dressage), publié en 1980, qui est un véritable manuel pour guider les
débutants dans les premières étapes de cet art équestre de haute école.
Comment doit être le manège pour le dressage ?
Au début, le manège doit être de petite taille, ainsi on
peut mieux dominer le cheval depuis le centre jusqu’à ce qu’il apprenne à
marcher aux trois allures naturelles, à recevoir la selle et la bride, qu’il
soit monté et qu’il apprenne les aides.
Une fois, ce travail terminé, on passera sur un plus grand
manège et plus tard, on sortira en extérieur lorsque le cheval sera totalement
dominé et dressé.
Pour le moment, nous travaillerons dans un manège couvert
de 10 x 12 m.
Comment commencer le dressage ?
Une fois que le poulain est dans son box, il faut
commencer par lui toucher et caresser le corps ainsi que les antérieurs et les
postérieurs, nous ne lui demanderons pas de nous donner les pieds avant de le
préparer pour le ferrage.
Maintenant, nous allons commencer à mettre le caveçon avec
beaucoup de prudence. Au début, le poulain ne se laissera pas faire jusqu’à ce
que petit à petit, il se calme et se laisse enfin manipuler. A aucun moment, il
ne faut utiliser la force pour lui poser le caveçon, sinon pour la prochaine
fois, il gardera un mauvais souvenir de cette expérience et se débattra encore
plus violemment.
Une fois que le poulain se laisse mettre et enlever le
caveçon avec facilité à l’intérieur du box, il est venu le moment de le sortir
dans le manège.
En manège, un professeur seul peut effectuer le travail mais
au début, il est utile d’avoir de l’aide d’un assistant pour que l’un tienne la
corde du caveçon et l’autre prenne la chambrière.
Le premier conduit le cheval jusqu’au manège et le
deuxième se place derrière pour l’obliger à suivre, ne surtout pas le coller,
il suffit de lui montrer la chambrière pour que le cheval aille de l’avant.
Premier principe du dressage.
Une fois dans le manège, si le cheval a bien marcher,
qu’il a bien suivit le professeur, il est important de le récompenser par une
caresse pour le flatter et lui donner confiance. Ensuite, le professeur prend
la corde du caveçon avec sa main droite à 50 cm de la tête du poulain et lui montre le
parcours à suivre, en même temps, l’assistant l’encourage, sans le coller, à
suivre le professeur.
Après quelques tours du manège, on arrête le cheval sans
oublier de le récompenser par des caresses et le réconforter avec la voix. A
partir de là, le cheval va connaître la piste et va se familiariser avec ce qui
l’entoure. Cet exercice doit se faire à chaque main, à main droite puis à main
gauche.
Ceci est le premier principe de dominance sur le cheval,
puisqu’on l’oblige à marcher au pas, à suivre le professeur sans sortir des
allures que l’on lui a demandé (galoper, trotter, etc.).
Beaucoup de professeur indiquent dans leur livre, que
quand on sort un cheval au manège, il faut le laisser aller à l’allure qu’il a
choisit. Dans ce cas, le cheval ne reçoit pas la première leçon de dominance et
de soumission que nous cherchons. Tout va suivre ensuite, c’est important pour
avoir un bon dressage. Il est nécessaire d’avoir un bon ciment comme pour
construire un immeuble. En premier, dominance et soumission et après le
dressage.
Une fois cette première étape réalisée et lorsque que l’on
a un cheval tranquille, le professeur recommence à conduire le cheval sur la
piste mais en lui laissant cette fois-ci plus de liberté avec la longe, ce qui va
créer une plus grande distance entre le cheval et le professeur jusqu'à ce que
le professeur rejoigne le centre du manège. Cette transition se réalise petit à
petit, il ne faut pas abandonner le cheval précipitamment et surtout ne pas le
laisser changer d’allure, il doit rester au pas. Si le cheval commence à
accélérer pour trotter ou galoper, il faut effectuer des petits à-coups avec le
caveçon en lui répétant à haute voix « au pas, au pas » pour le
réconforter.
Une fois que le professeur est placé au milieu de la
piste, il fait faire quelques tours au cheval toujours avec son assistant qui
cette fois-ci est placé au côté du professeur avec la chambrière dirigée
derrière le cheval pour l’empêcher de s’arrêter.
Une fois que le cheval marche franchement et obéit bien à
la voix, qu’il s’arrête lorsqu’on lui ordonne et se met à marcher lorsque le
professeur lui demande, nous pouvons commencer à lui demander le trot de la
même manière qu’au pas. On lui ordonne le trot avec une voix énergique et
l’assistant l’aide en lui montrant la chambrière.
Une fois que le cheval sait partir au trot et s’arrêter
sous les ordres du professeur, il faut amener le cheval au centre de la
carrière et le récompenser. Il faut répéter cet exercice pendant quelques jours
sans passer au galop jusqu’à ce que le cheval exécute les ordres à la
perfection. Ce travail doit se faire petit à petit et l’évolution du cheval
dépendra de son tempérament.
Le passage au galop est plus compliqué car le cheval doit
sortir au galop sur le bon pied, il ne faut pas le laisser galoper à faux. Dans
ce cas, le repasser au pas, et lui redemander le départ au galop jusqu’à ce
qu’il parte du bon pied.
Cette première leçon doit être réalisée avec beaucoup de
patience et de douceur sinon on risque de dégoûter le cheval du travail si on
le punit sans raison.
Lorsque le cheval marche parfaitement aux trois allures et
aux deux mains, il est temps de lui apprendre à changer de main. Le professeur
doit commencer à tirer la tête du cheval vers l’intérieur de la piste grâce à
la longe pour que le cheval regarde le côté ou il doit tourner. C’est un
exercice qui fait travailler la flexibilité du cou et de la nuque du cheval. On
alterne ce travail à chaque main. Ensuite, on refait cet exercice en appelant le cheval pour qu’il vienne
jusqu’au professeur, s’il le fait, on le félicite aussitôt, sinon on continue
ce travail jusqu’à ce qu’il comprenne que lorsqu’il rejoint le professeur au
centre, cela signifie caresse et repos.
Manière de mettre la selle
Après ce travail journalier, le professeur doit tenir le
poulain très court par la longe du caveçon, l’assistant prend une selle sur son
avant bras gauche et caresse l’animal avec sa main droite. Au début, il est
souhaitable d’utiliser une selle anglaise sans étrier que l’on approche vers la
tête du cheval pour que celui-ci la sente et se familiarise avec, tout en le
caressant et en lui parlant pour lui donner confiance.
Une fois que vous avez répété cet exercice et que vous
avez un cheval calme et confiant, l’assistant commence à poser la selle très
délicatement sur le dos du cheval. Si celui-ci reste calme, on le félicite, on
répète ce mouvement autant de fois que nécessaire jusqu’à obtenir un cheval
totalement tranquille.
A chaque fois que le cheval bouge, le professeur doit
faire vibrer le caveçon jusqu’à ce que le cheval soit calme. Une fois que le
cheval reste en place, on repose la selle sur son dos et on laisse tomber la
sangle sur le côté, avec beaucoup de précaution, l’assistant doit prendre la
sangle et sangler juste assez pour que la selle reste en place. Ne surtout pas
serrer la sangle fortement car le cheval peut mal réagir.
Il faut répéter cet exercice plusieurs fois en essayant
petit à petit de serrer la sangle, ensuite on peut ajouter les étriers à la
selle.
Pour enlever la selle, il est important de faire très
attention, tout en le rassurant, on
dessangle doucement et on soulève délicatement la selle du dos de l’animal en
faisant attention que les étriers ne le cognent pas.
Une fois que la selle a été posée et retirée plusieurs
fois sur un cheval parfaitement immobile, on peut commencer à le faire marcher
avec la selle en place. Dans un premier temps, le professeur marche avec lui en
le tenant court, si le cheval marche bien sans poser de résistance, amener le
cheval à prendre la piste au pas.
On peut ainsi se rendre compte que tout le travail réalisé
à la longe jusqu’à maintenant à servis dans un premier temps à dominer le
poulain, à le connaitre et à le soumettre à une gymnastique progressive qui le
muscle petit à petit. Ce travail nous permet également de faire obéir le cheval
à la voix et le faire passer aux trois allures, il apprend à ce moment là à
s’équilibrer.
Jusqu’ici, nous avons un cheval dominé mais il manque
encore beaucoup d’étapes avant qu’il soit dressé.
Manière de monter sur le poulain
Une fois la leçon habituelle
donnée, le professeur doit prendre la longe du caveçon assez courte et placer
le poulain contre un mur de la carrière avec la croupe dans le coin. Dans cette
position, le cheval reste parallèle au mur du côté droit et le côté gauche
reste libre pour commencer à le monter.
Un cavalier doit s’approcher
doucement du cheval et manipuler légèrement l’étrier. Le cheval paniquera en
entendant le bruit de l’étrier cogner contre le quartier de la selle. Le
professeur doit le rassurer en lui parlant et faire vibrer un peu le caveçon.
Après plusieurs essais et une fois que le cheval reste tranquille, le cavalier
baisse l’étrier suffisamment pour pouvoir y placer son pied gauche sans que la
pointe ne touche le cheval. Une fois en place, le cavalier caresse et donne
confiance au poulain pour le tranquilliser.
Maintenant, le cavalier prend
une poignée de crins dans la main gauche et place son pied gauche dans
l’étrier. Si le cheval est bien immobile, le cavalier peut tenter de se lever
doucement sur l’étrier mais pas encore sur le cheval. Si le cheval se défend et
devient nerveux, le professeur manipule le caveçon en lui parlant pour le
calmer. Cet exercice doit être répété autant de fois que nécessaire jusqu’à ce
que le cavalier monte et descende de l’étrier avec un cheval complètement
tranquille.
Cet exercice se pratiquera
pendant plusieurs jours selon le tempérament du cheval.
Ensuite, le cavalier montera sur
l’étrier et laissera tomber son corps sur la selle, avec sa main droite il
caressera le cheval en même temps pour le rassurer.
Une fois que le cheval sera
familiarisé avec cette opération, le professeur commencera à faire marcher le
poulain avec le cavalier sur l’étrier. Le professeur doit tirer le cheval
jusqu’à lui pour le faire marcher, si le cheval résiste, l’assistant se place
derrière avec la chambrière pour le faire aller de l’avant. Au début, certains
poulains veulent partir au galop et botter, dans ce cas, le professeur reste
vigilant et utilise le caveçon en lui parlant pour le remettre au pas.
Au moment de l’arrêt, il faut bien
caresser le cheval avec la main et la voix, on enlève la selle et on termine la
leçon. Cette leçon doit être répétée jusqu’à ce que le cheval accepte de se
déplacer avec le poids d’un cavalier.
Ensuite, le cavalier pourra
passer la jambe sans toucher la croupe et se positionner sur le dos du cheval.
Si le cheval à bien répondu à la leçon antérieure, il est fort probable que le
cheval réagisse bien avec le cavalier sur le dos. Cependant, le professeur doit
rester en alerte et corriger le cheval avec le caveçon si celui-ci se met à
botter. Le professeur peut ensuite faire quelques tours de piste avant de
caresser, féliciter le cheval et terminer la leçon.
Une fois que ce travail a été
répété jusqu’à obtenir une parfaite sécurité et un bon contrôle du cheval, le
professeur peut laisser plus de longe au cheval et le laisser s’éloigner de
lui. Le cavalier utilisera sa voix pour le réconforter et le faire petit à
petit passer aux autres allures.
Ensuite, le cavalier peut
commencer à prendre les rênes pour la premières fois mais le professeur garde
toujours contact avec la longe du caveçon. Le cavalier peut désormais faire
marcher le cheval aux trois allures, l’arrêter et le diriger seul.
Lorsque l’on enlèvera la longe
du caveçon, commencera alors le dressage proprement dit.
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